Humuscles.
22 janvier 2024Dix minutes.
J’y pense, à tout ce qu’il peut se passer en dix petites minutes. Une histoire d’amour qui débute. Une autre qui finit. C’est souvent ça. Les débuts et les fins. Et puis. Les entre-deux. Aussi. Dix minutes à attendre le bus. Dix minutes pour partir loin, en restant ici. Dix minutes, ça fait combien de pensées ? Dix, quinze, vingt, des milliers. Peut-être pas. Mais beaucoup.
Dix minutes, c’est le temps qu’il faut pour faire cuire des farfalles. Pour se muscler les fesses. Pour faire trois stations de métro. Aller acheter du pain. Faire la queue à Monoprix un mardi midi pour une salade italienne avec des pâtes – trop cuites les pâtes.
Quand on y pense, c’est fou ce qu’on peut faire, en dix minutes. Dix minutes, c’est souvent le temps qu’on passe à attendre quelqu’un. Parfois c’est cinq. Et quand c’est cinq, on ne prévient pas. Cinq minutes, c’est rien. Ça va. C’est normal. Mais dix minutes de retard, ça devient quelque chose. Ça commence à coincer. Ça fait chier, dix minutes de retard. Comme dix minutes d’avance. À savoir que dix minutes, c’est aussi le temps qu’il faut pour calmer son stress selon une vidéo YouTube. Peut-être que ça annule un retard de dix minutes quand on l’écoute, cette vidéo, en attendant. C’est quoi déjà la règle. Moins par moins ça fait plus. Est-ce que dix est un nombre relatif.
Dix minutes, c’est presque une vie.
Surtout quand on attend.
Dix minutes, c’est pas grand-chose et en même temps c’est une éternité. Et ça fait exactement 600 secondes. Dis comme ça, ça fait encore plus long. Ça devient
immense.
Mais ça représente quoi, dix minutes, dans une vie. Un quadrilliardième de notre existence. C’est pas rien. Ça a le mérite d’exister. Mais c’est quand même pas grand-chose. Après, ça dépend combien elle dure, l’existence.
Parce que dix minutes pour un éphémère, c’est vachement long.